Boris RAVIGNON avait pourtant montré la voie dans son premier mandat : la chasse à la précarité dans les services municipaux devait être une priorité. Mais ceux qui devaient normalement poursuivre cette politique après 2020 semblent l’avoir oubliée…
On découvre régulièrement des situations choquantes.
Comme celle-ci. Un agent d’abord employé comme contractuel depuis 2014 est devenu titulaire en septembre 2019 avec un taux d’emploi de 20,06% : soit un traitement mensuel brut de 360 € primes comprises… Pas vraiment de quoi faire des « extras » !
On sait que ces agents-là en général ne vont pas à « la permanence« , mais doivent-ils pour autant rester invisibles ?
Heureusement, des services qui restent fidèles à la politique pratiquée entre 2014 et 2020 (non remise en cause « officiellement« ), s’attachent à compléter ces faibles taux d’emplois par des heures complémentaires lorsque des opportunités de service se présentent.
C’est ainsi qu’ont été proposées à cet agent à la fin de l’année 2019 des heures complémentaires. En 2020, il a donc réalisé 949 heures complémentaires, représentant avec les 322 heures de son taux d’emploi officiel un total de 81 % d’un temps complet, pour une moyenne hebdomadaire de 28h30 par semaine. En 2021, l’agent a réalisé 1059 heures complémentaires, représentant 89 % d’un temps complet, pour une moyenne hebdomadaire de 31h par semaine. MAIS, le taux d’emploi « officiel » (qui ne dépend pas du service) est, lui, resté à 20,06 % !
Cette absence d’actualisation des taux d’emplois des agents précaires à temps non complet emporte d’importantes conséquences négatives pour eux. Car c’est le taux d’emploi qui détermine les droits.
D’abord, ils perçoivent des primes sur le taux d’emploi déclaré. L’agent pris en exemple perçoit une prime de 40 € par mois, alors qu’il devrait percevoir 178 € de primes sur son taux d’emploi réel ! Soit une économie de la Ville sur l’agent de 138 € par mois ! (1.650 € par an). Choquant. Les élus sont au courant, rien n’a bougé.
D’autre part, faute d’actualisation, ces agents restent à moins de 28 heures par semaine, ce qui a pour conséquence de leur appliquer des droits hyper-réduits en cas de maladie (3 jours de carence au lieu d’un, des indemnités journalières sur le taux d’emploi déclaré et non sur le taux d’emploi réel).
Les agents qui tombent malades dans ces conditions retardent le plus longtemps possible leur visite chez le médecin, pour ne pas subir d’importantes pertes de revenus ! Des visites différées qui souvent aggravent leur état de santé.
Le SDU n’a jamais cessé de se soucier des agents qui se trouvent en précarité statutaire comme en précarité économique. Les avancées entre 2014 et 2020 ont été importantes.
Depuis 2020, nous avons interpelé le maire-adjoint chargé du personnel : pourquoi n’organise-t-il pas l’examen de toutes les heures complémentaires pour procéder à l’actualisation des taux d’emplois ?
La politique de 2014 aurait-elle été abandonnée au profit d’un nouvel état d’esprit « serrage de vis tous azimuts » , « zéro gestion différenciée des moyens« , « zéro remplacement et zéro recrutement« , « zéro examen des besoins des services« … sans considération pour les conséquences sur les conditions de travail et de vie des personnes, agents comme usagers ? Et tant pis s’il y a trop de personnel à certains endroits quand il en manque cruellement ailleurs… du moment que l’objectif de faire baisser les dépenses de personnel est atteint « à la louche » ! C’est toute l’impression qu’on retient de la gestion qui s’est installée depuis 2020.
Malheureusement, ça ne fait pas une politique du personnel.
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