Vous arrivez un matin au travail… comme d’habitude.
A peine installé(e) vous voyez débouler le directeur général adjoint des services municipaux accompagné du responsable informatique. Pas le temps de dire ouf ni même bonjour, le Dga vous déclare qu’à compter de cet instant vous êtes suspendu(e) de vos fonctions jusqu’à nouvel ordre.
Il vous ordonne de lui remettre votre badge et les clés des locaux municipaux, puis il vous tend des exemplaires d’un arrêté à signer. Il y est question de faute grave, sans aucune précision. Vous signez mécaniquement. Vous êtes assommé(e) par la violence de l’action et de la situation.
De son côté, pendant ces quelques minutes, le responsable informatique débranche votre ordinateur de bureau, il vous réclame votre ordinateur portable et votre téléphone mobile professionnel et il embarque le tout. Pour en faire quoi ? Ils ne vous donnent aucune explication.
De quoi êtes-vous accusé ? Vous n’en savez rien. Le Dga vous donne à peine le temps d’informer votre responsable de direction -qui n’est pas davantage au courant que vous !
Le Dga vous ordonne ensuite de quitter immédiatement les lieux. Vous vous retrouvez seul sur le trottoir. Fin de la scène. Cela a duré cinq minutes !
Qui aurait pu penser voir un jour une telle violence exercée par des agents municipaux sur ordre d’élus, dans les locaux de la Mairie, contre un autre agent municipal ?
Deux maires-adjoints étaient présents sur les lieux, mais ils sont restés invisibles pendant « l’opération » dans un bureau à part. Seuls le Dga et le responsable informatique étaient à la manœuvre. Même l’arrêté ne porte pas la signature d’un élu… Pourtant ce sont bien les élus qui sont les commanditaires de cette opération secrète, et au bout du compte indirectement le maire qui a imprudemment suivi ceux qui l’ont conseillé sans s’assurer que tout avait été fait dans le respect de tous.
Que les élus ne se montrent pas pendant « l’opération » et qu’aucun d’eux ne veuille signer l’arrêté de suspension n’y changera rien…
Les conditions de cette opération « gros bras et coup de menton » organisée à partir d’accusations anonymes dont l’agent ne sait toujours rien, sans chercher à connaître les motivations des accusateurs ni leur organisation collective, sans accorder un seul entretien à l’agent(e) suspendu, ni avant ni après, sans même en informer sa directrice totalement tenue à l’écart de l’opération par les élus … voilà qui renvoie notre mémoire collective vers des pratiques de délation, de suspicion et d’accusation d’un autre temps !
Il y a vraiment de quoi être inquiets sur cette dérive répétée. Car, déjà l’an passé, un autre agent de maitrise soucieux de la qualité du service public, s’était vu aussi gravement accusé de différents délits imaginés par quelques agents de son service (moins soucieux que lui de la qualité du service public et qu’il était souvent obligé de rappeler à l’ordre). Ceux-là aussi voulaient rester anonymes. Mais malgré la résistance de la mairie, la justice a ordonné la transmission de leurs écrits à l’agent de maitrise et une plainte a pu être déposée.
L’opération musclée de la semaine dernière, honteuse par sa brutalité et par sa violence par rapport à un agent municipal quel qu’il soit, ne sera donc évidemment pas le dernier épisode de cette affaire ! Ceux et celles qui croyaient pouvoir « se payer » leur agent de maitrise tout en restant anonymes vont devoir apparaître à visage découvert et justifier leurs accusations. Et ceux qui les ont soutenus et organisé(e)s, voire qui les ont sollicités ou incités, directement ou non, vont devoir expliquer pourquoi, ainsi que leurs décisions et leurs méthodes.
Mais quelque part le mal est déjà fait.
« Salissez, salissez… il en restera toujours quelque chose ! »
Et là, pour le coup, le directeur général des services d’Ardenne Métropole est hors de cause !
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