Depuis la fin des années 80, il y a eu beaucoup de travail réalisé, beaucoup d’efforts, beaucoup de combats, beaucoup d’avancées grâce aux revendications de la section syndicale devenue progressivement la Section SDU Ville-Ccas-Agglo. Elle est aujourd’hui l’acteur central des relations sociales à la Ville et au Ccas de Charleville-Mézières et à Ardenne Métropole.
Majoritaire depuis plus de vingt ans, avec des compétences reconnues, le SDU pratique un syndicalisme au plus près des attentes individuelles et collectives des agents. En ayant le souci, pas seulement proclamé ! des usagers et du service public. A chaque fois que c’est possible, nous cherchons le dialogue et le compromis. Cela s’avère être une stratégie beaucoup plus efficace que de tourner à une dizaine autour de la fontaine ducale entre 12h et 12h30, ou que d’accueillir les élus du conseil municipal (deux fois plus nombreux que les « manifestants » !)
Au SDU, à l’origine des avancées les plus significatives (contre la précarité, pour les primes, pour les contractuels, les conditions de travail…etc.…etc…) il y a deux « militants professionnels » qui ont consacré leur carrière à l’activité syndicale. Cette professionnalisation est une condition de l’efficacité syndicale face aux professionnels des directions générales et face à la diversité et à la complexité des problématiques. On n’affronte pas un calibre 12 avec un pistolet à eau comme le font d’autres OS la plupart du temps à court d’arguments et de propositions (sauf la FA-FPT avec qui nous avons travaillé ce dernier mandat). Le SDU a fait le « job » toutes ces années. Nos résultats électoraux le montrent, toujours en croissance constante. En 2018, avec 4 listes en concurrence à la Ville et au Ccas, le SDU a frôlé à lui tout seul la majorité absolue !
C’est général, la prise de distance des agents avec l’activité professionnelle n’a cessé de se creuser depuis des années. Les causes sont multiples : organisations du travail trop rigides, management inadapté ou inexistant, parcellisation des tâches et manque d’autonomie, perte de responsabilité, recherche de sens, manque de reconnaissance… et dans la vie privée : davantage de liberté et d’autonomie, plus d’occasions de développement personnel, plus de satisfactions.
Ce repli professionnel très individualiste impacte directement l’activité syndicale. Aujourd’hui, c’est majoritairement un « service individuel » que réclament les agents. Même la représentation collective comme siéger dans les organismes paritaires ou rencontrer régulièrement les employeurs est vue comme « une prestation » de militants toujours de moins en moins nombreux toutes OS confondues !
Depuis longtemps déjà, la constitution des listes pour les élections professionnelles est un vrai défi : les volontaires « spontanés » sont devenus de plus en plus rares, les militants sont obligés de faire du démarchage individuel. Il faut en rassurer certains qui acceptent d’être sur les listes et leur promettre qu’ils n’auront pas à siéger : « Oui, tu seras en fin de liste ! » … « Non, on ne te mettra pas en position éligible ! » etc… Fatigant et pas motivant !
Pour ces élections du 8 décembre 2022, contrairement à d’habitude, les militants de la section SDU ont décidé de faire uniquement appel au volontariat auprès des 350 adhérents, sans faire aucun démarchage individuel. Ces appels ont été lancés dès le mois de février pour dresser les deux listes au Comité Social Territorial (ex-Comité Technique), et pas pour les CAP qui ne servent quasiment plus à rien et ne se réunissent plus. Nos adhérents ont été prévenus en toute honnêteté et clarté que contrairement aux précédents mandats, les futurs représentants du SDU ne pourraient compter que sur eux-mêmes pendant le mandat 2022-2026 : l’un des deux permanents atteindra l’âge du départ obligatoire à la retraite en 2023, après 33 ans d’engagement militant, et le second quittera l’activité syndicale au mois de janvier 2023 pour raison de santé.
Ces circonstances particulières exigeaient en effet de faire appel uniquement à des volontaires pour n’avoir que des candidats déterminés à assurer leur fonction en toute connaissance de cause. Car ces nouveaux représentants du personnel sans formation, sans expérience, sans investissement syndical préalable, ne pourraient compter que sur eux-mêmes pour définir et négocier des positions, pour travailler les dossiers, pour participer à des réunions et pour apporter la contradiction et des propositions aux employeurs, sans se ranger aux postures stériles de certaines autres OS.
Le résultat est là ! Et il est sans surprise ! Un nombre insuffisant de volontaires ! A la Ville et au CCAS de Charleville-Mézières et à Ardenne Métropole, il n’y aura donc pas de listes SDU pour le 8 décembre. Il y aura bien sûr des listes SDU partout ailleurs dans le département.
La section syndicale Ville-Ccas-Agglo continue d’exister. La question du remplacement des deux militants à sa tête trouvera une réponse lors de l’Assemblée générale annuelle du SDU en juillet 2023.
Pas de liste SDU, c’est bien sûr une excellente nouvelle pour au moins deux des syndicats puisque les 10 ou 12 premiers candidats de leur liste vont être automatiquement élus ! Or, nous savons que plusieurs de leurs candidats ne veulent pas du tout siéger en face des employeurs, comment ça va donc se passer après les élections ?
Espérons aussi que ces futurs représentants du personnel seront capables de faire des propositions, capables de poursuivre la modernisation commencée, capables d’entretenir le dialogue social et qu’ils abandonneront les postures qui menacent l’existence des services.
Quant aux deux militants du SDU, ils restent représentants du personnel jusqu’à la fin de leur mandat 2018-2022 et ils assureront la direction de la section et l’expression du SDU jusqu’à l’Assemblée générale de juillet 2023, en marge de leur activité professionnelle.
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